Questions autour de seconde cybernétique et éthique

QUESTIONS AUTOUR DE DEUXIEME CYBERNETIQUE ET ETHIQUE

Intervention au DIU « Approche Systémique Thérapeutique des Familles et des Institutions »

Université de Savoie -UER Médecine Grenoble

Chambéry juin 2000

SPINOZA : « Tout ce qui est remarquable est difficile autant que rare » (Ethique, partie V, proposition XLII, scolie)

ARISTOTE : « Prakton, Sophia, Phronesis ! »

WITTGENSTEIN : « Il ne peut y avoir de propositin éthique. » (Tractatus logico-philosophicus 6.42)

« Il est clair que l’éthique ne se laisse pas énoncer. » (id. 6.421)

« Ethique et esthétique sont une seule et même chose. » (id 6.421)

« Sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence » (id 6.54)

Darwin, Marx, Freud sont à la source de «coupures épistémologiques », semblen signer la fin de l’illusion d’un Homme, conscient, détenteur unique de la raison, toute puissante à rendre compte du reste du monde.

Longtemps l’homme a été décrit comme système fermé.

Si on reconnaît l’importance du hazard dans l’organisation des êtres vivants, on va devoir passer d’une logique de système fermé, à une logique de système ouvert auto-organisateur, et voir ce que Henri ATLAN appelle « principe de compléxité par le bruit ».

Si on suppose un système complexe, on peut dire qu’il réagit à une aggression aléatoire (le « bruit »), par une désorganisaiton / r&organisation à un niveau de compléxité plus élevée. Cela lui prmet ensuite de réagir à une aggression aléatoire plus importante par une nouvelle complexification, et ainsi de suite, jusqu’à une limite, ou apparaissent vieillissement et/ou destruction

Cette logique autoorganisatrice s’oppose d’une part au déterminisme : tout se réduit à la réalisaiton d’un programme prédéterminé, programme qui contient en lui-mème les réponses aux stimuli de l’environnement ; nous avons alors une chaine de causes et d’effets, depuis une cause première qui se situe aux niveaud des particules élémentaires. Or physique, puis biologie ont montré l’importance du hazard des que le système considéré était complex, avec des fluctuations aléatoires.

Mais elle s’oppose également à l’ignorance du hazard par croyance à un absolu idéaliste, comme vennt d’un « principe vital » extérieur !

Pour ATLAN, le processus auto organisateur crée du « connu », qui va ultérieurement se coupler avec ce qui vient de l’envirronnement, relancer le processus et ainsi de suite « L’auto organisation est une digestion auto organisatrice d’aléas désorganisateurs »

« Un système, ans un envirronnement nouveau pour lui, crée les patterns qu’il va se conditionner à reconnaitre » Ce qui augmente alors, c’est la différenciation, la spécificité des patterns appris, leur variété, donc la redondance diminue (diminution de l’entropie, entropie négative).

L’appareil cognitif est alors un appareil créateur d’ordre par le bruit. Cet ordre appellons le : sens !

C’est-à-dire que le nouveau (disons le perçu) est interprété par computation avec les patterns dans un système auto organisé, qui fabrique du sens à partir du non-sens

La conjonction de mémoire et d’auto organisation produit à la fois une mémoire auto organisée ET une auto organisation mémorisée

EPISTEMOLOGIE

Nous allons suivre Bradford KEENEY (Asthetics of change)

Bateson : « Lépistémologie, par définition, spécifie comment un organisme particulier ou un aggrégat d’aorgismes, connaissent, pensent et décident. »

Keeney : « L’épistémologie devient une étude de comment les gens, ou les sytèmes humains connaissent des choses, et comment ils pensent qu’ils connaissent deschoses »

Pour une épistémologie non linéaire, la relation au client fait partie du proces de changement. Mais, en même temps, il est impossible d’être àou bien linéaire, ou bien non linéaire : nous avons besoin des deux ! En ce sens nous sommes toiujours en transition entre épistémologies.

Comment on pense, est inséparable de ce qu’on pense

Que faisons nous quand nous connaissons quelque chose ?

D’abord nous faisons des distinctions (draw a distinction) : « Le couteau de la discrimination est le moyen de construire et de connaître un monde d’expérience »

connaître son épistémologie est essentiel, le problème ne résidant pas dans l’utilisation d’une bonne ou d’une mauvaise épistémologie, mais dans la non identification de son épistémologie : une des taches du thérapeute est dons de savoir sur son savoir.

« Ce que sais à propos de la thérapie change ma thérapie, ce qui change subséquemment ce que je sais de la thérapie »

« Tout effort pour découvrit une patthologie contribuera à la création de cette pathologie »

« De même, l’invention d’une nouvelle technique de résolution de problèmes sera une partie d’un processus plus général qui produira une population de clients avec des problèmes parfaitement désignés pour la nouvelle technique »

Toute distinction est faite par un observateur pour un autre observateur (qui peut être lui même). Il faut donc toujours se souvenir qu’il y a au moins 2 systèmes observants quand on dit que le point de départ d’une épistmologie est un observateur faisant des distinctions pour observer.

Le deuxième temps est : nous faisons des distinctions pour décrire ce que nous observons

Puis nous faisons des distinctions pour décrire ces descriptions : c’est un processus récursif !

VON FOERSTER : «  Le son de la cloche était un stimulus pour Pavlov, pas pour le chien » (Konorski a montré en 1962 que le chien salivait, même si on enlevait le battant de la cloche!)

Le thérapeute qui cherche à comprendre l’expérience d’un individu ou d’un aggrégat d’individu, observe soncontexte social et comment il est ponctué ; donc comment il se fabrique une ponctuation, une épistémologie.

Le thérapeute fait une série récursive de distinctions : des données basiques, des shèmes reliant ces données, et des shèmes ayant organisé ces données et ces shèmes.

Cela porte autant sur ses propres distinctions que sur celle du sujet observé : l’auto référence ne peut jamais être éliminée !

J’ajouterai que lorsqu’Epiménide le Crétois dit « tous lees crétois mentent », il énonce une vérité à un niveau logique plus élevés que les deux niveaux en contraction dans son énoncé, vérité sur les rapports de la vérité et du mensonge.

Le principe dormitif

Ex : 1 aggression causée par l’instinct aggressif, 1 symptome psychotique par la folie…

Cela cosiste à recycler ou à recade une action dans une catégorie d’actions , puis à attibuer une valeur causale à la catégorie d’action sur l’action simple.

Par ex, une personne et décrite comme triste ou ne vaoulant pas travailler ou manger ; ces descriptions peuvent être classées dans une catégorie comme « dépression ». Dire que la dépression cause les symptomes, c’est utiliser un principe dormitif !

Notre épistémologie propose faire edes zigzags entre des formes et des processus, plutot qu’une hiérarchie linéaire d’abstractions :

catégories de chorégraphies

descriptions de chorégraphies

catégorires d’interactions

descriptions d’interacions

catégories d’actions

descriptions d’actionsles

Banalement, nous ne différentions pas experiences sensorielles et création d’abstraction sur ces experiences.

La tache épistémologique est de faire ces distinctions…sans oublier que ces ditinctions font toujours partie de ce qui est observé !

Quelques idées d’épistémologie cybernétique :

Le principe de base de la cybernétique est le retour de l’information formant une boucle de contrôle fermée ou feed-back.

Il en découle que toute variable dans un système ne peu que rarement, voire jamais, atteindre une valeur exacte.

Pour Keeney, changement et stabilité (qu’il préfèrer homéostasie) vont toujours de pair ; aucun comportement, aucune interaction, aucun sytème de chorégraphie n’est jamais le même.

Une variable peut varier dans une boucle de feed-back, à l’intérieur d’une zone de déviations controlées ; ou bien une zone de dévaition peut être amplifiée dans une seule direction (runaway), ou dans deux directions (oscillation ou escalade)

Il n’y a pas de réel feed-back positif pour Keeney : cela implique toujours un feed-back négatif à un niveau supérieur (feed-back positif ou déviation amplifiée sont une partie d’un processus négatif plus large)

Quand on passe à la deuxième cybernétique (cybernétique des systèmes observants) on passe de l’étude de la boite noire à celle de « boite noire + observateur : « le thérapeute est une partie du système total, et il est contraint par les retroactions du dydtème total. Il est incapable d’un contrôle unilatéral, et ne peut etre vu que comme facilitant ou blockant les nécessaires auto corrections »

Une approche décontextualisée laisse le patient dans une boite noire…mais circonscrit aussi le thérapeute dans une autre boite noire.

Si l’auto référence est la règle, l’objectivité est un non sens ! (cf Picasso)

Une façon de trivialiser le patient est alors de le soumettre à des tests objectifs.

Mais Von Foerster remarque que nous ne pouvons nier l’objectivité en faveur d’une subljectivité, la négation d’une proposition non-sens étant une autre proposition non-sens.

Alors Keeney dit que la cybernétique de second ordre, c’est se placer au delà du dilemme objectivité – subjectivité.

Afin de savoir, nous faisons des distinctions, d’abord. Cela suppose un choix, des préférences, donc une position éthique. Une éthique de seconde cybernétique serait alors : Je ne me demande pas si ma position est objective ou subjective, je reconnais fare partie d’un système que j’observe, et je tends à examiner comment, observateur, je participe à ce que j’observe.

D’où l’importance d’examiner les intentions qui sous-tendent mes choix de ponctuation, de distinction.

Une éthique de seconde cybernétique est éthique de responsabilité (opposée teraditionnellement à l’éthique de conviction)

Von Foerster : « Les observations ne sont pas absolues, mais relatives au point de vue d’un observateur. Les observations affectent l’observé, tellement que cela empêche tout espoir deprédiction de l’obserrvateur »

Oscar PETERSON, pianiste de jazz : « mon professeur classique avait l’habitude de me dire : si tu fais une erreur, ne t’arrète pas ; fais en une part de ce que tu joues, autant que possible ! D’un point de vue mélodique, il n’y a pas de fausse note, parce que chaque note peut être reliée à un accord »

Toute escalade (escalating runaway) est seulement une partie d’un système plus large, auto correcteur, récursif.

Keeney : «  Toutes les réponses du thérapeute, peuvent être vue comme refléttant (mirroring) le système problématique ; de plus, un observateur peut arguer que toutes les réponses du client sont un reflet du système thérapeutique : Qui est le caméléon en thérapie ? »

Pour Keeney, il importe au théraapeute de parler simultanément 3 vois : la voix du changement, la voix de la stabilité et la voix du « rorschach plein de sens » (meaningfull rorschach), soit « une source de hazard, et une source d’ordre qui marque des distnctions sur le hazard »

Qu’est-ce alors que l’esthétique ?

C’est la perception du système global et de ses récursivités. L’art est concerné par la relation récursive entre les ordres conscients et inconscients du processus mental.

L’art et la thérapie necessitent techniquement l’apprentissage de techniques, mais impliquent le regard vers des shèmes globaux dépassant les techniques.

Une vision esthétique, c’est considérer une pratique thérapeutique comme un contexte d’apprentissage de niveau plus élevé, donc comme un véhicule pour un changement épistémologique.

Machines triviales et non triviales

Une machine triviale, et c’est l’essentiel des machines existantes dans le monde, que nous fabricons, ont un comportement prévisible, sont indépendantes de leur histoire (le passé n’influe pas le présent), sont synthétiquement déterminable (on peut les synthétiser) et sont analytiquement déterminable (pour comprendre, il suffit de donner des entrées, observer les sorteies et calculer la fonction de transfert).

Une machine non-triviale erste synthétiquement déterminable (on peut toujours les synthétiser), mais elle est dépendante de son histoire (c’est-à-dire qu’elle a des états internes quichangent), elle est analytiquement indéterminable (par excés de compléxité et ignorance de la succession des états internes) et elle a donc un comportement imprévisible !

Les êtres humains (au moins, les êtres biologiques en fait) sont des machines non triviales, des systèmes vivants réflexifs, qui changeons d’état intene en fonction de notre comportement et du contexte.

Mais nous avons aussi tendance à tout trivialiser, y compris les humains…

VON FOERSTER nous propose 3 impératifs en seconde cybernétique

impératif éthique : « agis toujours de manière à augmenter lenombre de choix possibles »

impératif esthétique :  « si tu veux voir, apprends à agir »

impératif thérapeutique : « si tu veuxêtre toi-mème, changes »